Les soleils de Siam, Laurent Luna – Tome 1 : L’Enjeu

Voilà encore un bouquin d’avalé à la vitesse de la lumière. Un peu plus de 350 pages je crois, et… deux jours. Je l’ai lu plus rapidement que certaines fanfictions Harry Potter, c’est pour dire.

Synopsis

Loreleï, jeune demoiselle de quatorze ans, souffrant d’une malformation cardiaque qui pourrait bien la terrasser en deux temps, trois mouvements, rencontre un jour sa grand-mère, au chevet de son lit d’hôpital après un énième malaise, qui va lui offrir le « Soleil de Siam ». Grâce à cette pierre, Loreleï va guérir plus vite, ne plus souffrir de son coeur malade. Derrière tout cela se cache forcément bien plus de choses tarabiscotées, surnaturelles, fantastiques, et culottées.

Les personnages 

Pour ma part, j’ai buggé aussi sec sur le personnage principal de Loreleï. Ce serait malvenu de ma part de dire qu’à quatorze ans, on a rien vécu, mais ça me paraît un peu léger pour apporter une réelle profondeur au récit. Oui, je sais, Harry Potter n’en avait que 11. De ce fait, j’ai l’impression que les émotions, réactions et actions de l’héroïne se retrouvent assez vite emprisonnées et limitées par son âge. Pour sûr, les ados et pré-ados à qui semble être destiné ce roman vont adorer, elles (ou ils) vont s’y reconnaître aussitôt. Internet, Converses, smartphone, parents en train de divorcer, et questions sentimentales meringue que même moi j’ai compris depuis le début ce qui allait arriver à la fin. Enfin, je crois.

Les autres personnages, notamment surnaturels, ouvrent un peu plus de possibilités à  mon imagination. Ils ont des pouvoirs, après tout, donc tout semble possible. Mais encore une fois, cela manque de détails. Je ne suis pas particulièrement accro aux longues descriptions, mais j’aurais aimé plus d’informations sur l’allure physique de ces personnages atypiques. La couleur des yeux, la chevelure ou l’allure de certains personnages semblent être utilisés comme description au moment de leur rencontre, uniquement parce que cela permettra de les nommer de façon métaphorique dans les lignes suivantes, mais cela paraît ne pas avoir d’autre intérêt. Et puis, la description des lignes du visage, de l’expression, de la démarche, cela manque cruellement à se faire une idée. Cependant, il faut admettre que la dualité entre le Bien et le Mal tout au long de l’oeuvre nécessite un mystère important sur ces personnages. Difficile de savoir qui est adjuvant, qui est opposant.

Le contexte

New York, puis Des Moines, Knoxville… Il est certain qu’il est plus facile d’imposer une histoire rocambolesque en plein milieu du fin fond de l’Ohio, où l’on peut imaginer de façon floue le décor, que dans une rue bien connue de Paris, Lyon ou Marseille. Même si cela m’a beaucoup étonné, qu’un auteur français utilise ce contexte, cela n’est pas sans rappeler Maxime Chattam, qui n’en est pas moins un très bon auteur selon moi.

Seulement, et cette réflexion est liée aux précédentes, cela va trop vite. J’ai l’impression que le bus parcourt 500 miles en une demi-seconde, je n’ai pas vraiment réussi à me faire une idée réaliste du Dingus Lounge, et le monde de Siam ressemble à un poster Peace an Love des années 60 – enfin, dans ma tête. Du coup, entre la rapidité de lecture et le manque d’informations à mon goût, j’ai l’impression d’avoir lu un prologue.

Bref.

Ca semble négatif, hein ? Parce que j’ai du mal à mettre des mots sur des critiques positives. Mais il y en a quand même. Déjà, pour commencer, je suis allée au bout du livre, et c’est déjà un beau compliment. Ensuite, je le conseille ! Mais pas à n’importe qui. Je le conseille à des jeunes filles entre 13 et 17 ans. Je le conseille aux parents qui voudraient relancer leur ado dans la lecture pour lui faire un peu oublier la console de jeu. Je le conseille à celles et ceux qui ont aimé les Twilight et Harry Potter. Ca se lit facilement, c’est un univers à la mode, ça envoie du rêve.

Ca m’a tout de même laissé un goût de « trop peu », c’est pourquoi j’irai lire le second tome, pour voir si l’auteur va au bout des promesses faites dans ce tome 1. La promesse qu’il y aura un contenu solide derrière toutes ces anecdotes entamées par-ci, par-là dans ce premier opus.