Je ne vais pas retracer ma longue histoire d’amour avec Draco Malfoy, car elle ferait pâlir de jalousie mon propre mari. Ce personnage bien que fictif, s’est rendu attachant à mes yeux bien au-delà de la description qu’à pu en faire J. K. Rowling dans les différents opus de la saga Harry Potter.
Tout d’abord, pour rappel, Draco Malfoy n’est qu’un personnage secondaire dans les différents tomes de la série. Il joue cependant un rôle prépondérant dans le tome 6, où après lui avoir lancé le Sectusempra, menaçant de tuer le blond, puis l’avoir vu renoncer à tuer Dumbledore, Harry découvre que son camarade Serpentard est presque enrôlé chez les Mangemorts mais pas tout à fait. Cette situation sur le fil du rasoir est d’ailleurs assez mal justifiée par l’auteur de mon point de vue. Dans le dernier tome, on sait que Narcissa et Draco adoptent tous les deux le même comportement vis à vis d’Harry : l’un fait semblant de ne pas le reconnaître, et le second de le croire mort. Ils auraient pû être torturés par le Lord Noir pour cela, car ils ont par deux fois permis au jeune Gryffondor de gagner une victoire sur le Seigneur des Ténèbres. Ils auraient pû rejoindre le camp des gentils, mais ç’aurait été trop louche. Alors, ils ont simplement fui, et l’on ne saura que dans le fameux épilogue que Draco n’est pas mort ou enfermé à Azkaban, puisqu’il amène son fils Scorpius (Shame on you, J. K. Rowling !) à la gare de King’s Cross en même temps qu’Harry.
Dans la saga cinématographique, le personnage de Draco Malfoy est interprété par Tom Felton. Si le personnage me fascine, je dois admettre que l’acteur n’est pas un canon de beauté. Je suis en plus incapable de dire s’il est bon acteur ou non : impossible pour moi de juger un film qui n’est pas français, à cause des traductions. Quant aux versions originales, je dois admettre que, puriste que je suis, je ne les ai jamais regardées.
En bref, il n’est pas facile de définir ce personnage, en se fondant seulement sur l’oeuvre originelle de Rowling ou même les adaptations cinématographiques. Mais j’ai depuis ressassé un très grand nombre de fanfictions, écrit moi-même mes scénarios, et à mes yeux, les personnages sont donc bien différents, ou en tout cas plus approfondis, que ceux décris par l’auteure anglaise.
Au final, ne lisant que des fanfictions où le rôle de Draco est central, j’ai décelé plusieurs façon de présenter le personnage qui ont chacune leur intérêt.
Il est parfois présenté comme un tyran, ou un traître, c’est d’ailleurs souvent la situation initiale du récit qui le présente comme tel car rares sont les auteurs de fanfictions qui font de lui un méchant jusqu’au bout. Il est mangemort ou presque, et s’il ne l’est pas ce trait de son caractère s’exprime dans sa façon de se comporter avec les autres personnages. Il est hautain, ses répliques sont acerbes, et il n’a que peu de respect pour la race humaine – et encore moins pour les autres créatures. Si l’on retrouve cette constante dans les fanfictions, c’est simplement pour les rendre crédibles aux yeux des lecteurs : le personnage présenté par Rowling ne peut pas être gentil de but en blanc, sans qu’il y ait au moins besoin d’une explication préalable dans un prologue qui justifiera ce revirement de situation. Et c’est aussi ce cynisme constant qui fait de lui le personnage le plus intéressant à mettre en scène, à mes yeux.
Souvent, il est présenté au second abord comme une victime. Victime de la guerre entre les deux camps, victime de ses parents mangemorts et cruels, ou de ses camarades de classe prônant la suprématie des sangs purs alors qu’il aurait lui-même un autre avis sur la question. Cela fait de lui un être fragile, donnant alors une bonne raison au récit de prendre une tournure plus romancée, arrosée d’amitiés nouvelles et même d’histoires d’amour. Car oui, c’est souvent de ça qu’il s’agit dans les fanfictions que je lis, une histoire d’amour entre mon protagoniste préféré et… Harry Potter.
Aussi loufoque que cette situation puisse paraître, j’ai lu différentes fanfictions crédibles, pourtant basées sur la totalité des tomes de l’oeuvre originale, où ces deux personnages finissent en couple. En effet, c’est grâce à toutes les ambiguïtés du récit de Rowling qu’il est possible d’imaginer un tel scénario : Draco Malfoy étant un personnage si secret et plein d’énigmes qu’il n’est pas impossible, si la suite potentielle est bien menée, de croire à une histoire entre les deux jeunes hommes.
Enfin, l’autre facette de la personnalité du Serpentard qui est abordée est son côté diva. On le connait dans les romans comme un jeune homme aux cheveux gominés, toujours très élégant, et vêtus de robes de sorcier griffées. De ce fait, même lorsque les auteurs amateurs le revêtent de tenues « moldues », il est toujours très à son avantage. Il prend toujours très soin de lui au point que les scènes humoristiques tournent régulièrement autour de son physique. Draco Malfoy est à chaque fois une diva au caractère bien trempé, même s’il devient absolument dingue amoureux de sa némésis.
J’ai lu énormément de fanfictions au sujet de ces deux protagonistes, au point qu’aujourd’hui, le nombre d’auteurs ayant fortement diminué, j’ai de grosses difficultés à trouver de nouvelles lecture à mon goût. D’autant plus que certaines absolument mielleuses me donnent envie de passer à autre chose aussitôt les première lignes englouties.
D’après moi, ces trois traits de caractère de Draco Malfoy sont essentiels à une bonne fanfiction « Drarry » ou « HPDM » selon le jargon employé. Mais il faut simplement ne pas en abuser si l’on veut que l’histoire reste crédible ! Petit conseil aux auteurs, débutants comme aguerris, ce n’est pas parce que 75% des fanfictions annoncent que Dumbledore est fan de bonbons au citron, que vous êtes obligé de balancer cette anecdote. Alors, quelques questions ou mises au point :
1. Pourquoi Draco Malfoy a-t-il toujours l’odeur de la verveine ? Je ne sais même pas ce que ça sent, la verveine.
2. Est-on toujours obligé de décrire le Serpentard comme un anorexique involontaire ? Il peut pas avoir un peu de muscles sous sa robe de sorcier ?
3. A moins d’un crossover avec L’étranger de Camus, c’est un personnage qui peut avoir des sentiments. Et donc, il n’est pas si niais au point de mettre 12 chapitres avant de se rendre compte que « la boule qu’il a dans le ventre » est en fait de « l’amour ». D’ailleurs, l’amour, ce n’est pas une boule dans le ventre, ça c’est de la constipation.
Je m’en retourne de suite à la fanfiction en cours, [« Goule et polynectar raté » de Llalie est disponible sur fanfiction.net], qui possède un titre bien pourri mais qui est pour l’instant pas trop dégueulasse. J’en parlerai peut-être un de ces jours !
Kaa’